Au 13 rue de l’Ancienne Comédie, on peut trouver l’une des plus vieilles adresses de la capitale, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés dans le 6ème arrondissement. Le Procope, fondé en 1686, est actuellement l’établissement de restauration le plus vieux encore ouvert à Paris ! Inscrit au patrimoine des Monuments Historiques depuis 1962, le restaurant où l’on peut dîner aujourd’hui n’est pourtant pas exactement le lieu original. Le « Café Procope », ou tout simplement « Le Procope » ouvert au 17ème siècle a fermé en 1890, mais un nouveau restaurant du même nom occupe tout de même les lieux depuis 1957. Même si deux établissements forment donc cette seule et même adresse, celle-ci a vu défiler l’histoire de Paris.
Le Procope, repaire des philosophes et des penseurs
Avant la Révolution française, le Café Procope est le QG des philosophes des Lumières, qui s’y retrouvent pour échanger leurs idées. C’est même à l’adresse où Diderot et d’Alembert auraient eu l’inspiration de réaliser leur fameuse Encyclopédie, selon la légende. L’histoire raconte aussi que Benjamin Franklin, habitué du lieu, y aurait pensé les premiers éléments de la Constitution américaine, et y prépara le premier traité d’alliance franco-américain avec Louis XVI de 1778. Même sans ces légendes, le Procope est un des cafés littéraires les plus en vogue de l’époque. On peut y trouver attablés Voltaire, Anatole France, Montesquieu…
À la fin du 18ème siècle, le café est le repaire des révolutionnaires. Les Cordeliers, et notamment Danton et Marat s’y retrouvent, tout comme les Jacobins et même Robespierre ! C’est au Procope que le bonnet phrygien a été porté pour la première fois, symbole des révolutionnaires et aujourd’hui de la République Française et porté par la Marianne. Aujourd’hui, une Déclaration des Droits de l’Homme habille les murs du restaurant.
Au siècle suivant, le Procope retrouve sa place de café littéraire et voit à nouveau défiler les plus grands esprits de l’époque. George Sand, Paul Verlaine, Théophile Gautier… Et en 1883, c’est dans ces murs qu’est fondé le Stade Français !
Comme indiqué plus haut, l’adresse ferme en 1890, à cause de problèmes financiers. Avant de rouvrir en 1957 sous un autre format et un même nom rendant honneur au café original, c’est un bouillon parisien qui occupe les lieux. Depuis sa renaissance, le café accueille plusieurs remises de prix littéraires, et donne même le prix Procope des Lumières, qui récompense des essais politiques, philosophes ou sociétaux. Un patrimoine culturel vieux de plus de 300 ans, qui n’est pas prêt de s’arrêter !
Photo de couverture : Jean-Marie Hulot/Wikipedia Commons.