
À Paris, on dénombre près d’un millier de statues. Si 300 sont érigées à l’effigie d’hommes illustres, on retrouve seulement 40 statues de femmes ayant marqué l’histoire. Parmi ces statues, aucune femme noire, ce qui est regrettable. Ce mercredi 11 mai, les choses ont pourtant changé. À Paris, au coeur du Jardin Solitude, la statue d’une héroïne guadeloupéenne a été érigée.
La première statue de femme noire a été érigée à Paris !
Samedi 26 septembre 2021, c’est dans le 17ème arrondissement de Paris qu’Anne Hidalgo inaugurait le Jardin Solitude, en l’honneur de cette femme Guadeloupéenne disparue en 1802. Ce mardi 10 mai, la statue de cette figure forte de la résistance des esclaves noirs a été érigée. Alors qu’une statue en hommage à la « Mulâtresse Solitude » est déjà érigée aux Abymes en Guadeloupe, l’installation de la sculpture de l’héroïne guadeloupéenne à Paris se veut forte en symbolique. Elle incarne ainsi la première statue de femme noire érigée dans la capitale et vient remplacer la statue aujourd’hui disparue d’un homme, celle du général Dumas.
Solitude, figure forte de la lutte contre l’esclavage
Mais qui fut « Solitude », première femme noire à avoir sa statue à Paris ? Née dans les années 1770 et fille d’une esclave violée par un marin lors de sa déportation aux Antilles, Rosalie – de son vrai nom – fut rendue libre par le décret de l’abolition de l’esclavage en 1794. Mais en 1802, alors que les troupes françaises débarquent en Guadeloupe sur ordre de Bonaparte en vue de rétablir l’esclavage, c’est aux côtés d’anciens esclaves que Rosalie prend les armes sous l’impulsion de Louis Delgrès et Joseph Ignace, appelant alors à la résistance. Si ce combat se solde par une défaite, Rosalie, alors enceinte de 3 mois est alors arrêtée par les forces coloniales de Napoléon. Emprisonnée et condamnée à mort, elle est finalement exécutée le 29 novembre 1802, au lendemain de son accouchement. Avant d’être pendue, Rosalie aurait prononcé ces derniers mots « Vivez libres ou mourrez. »