Alors que le froid a saisi la capitale ces derniers mois, il est bon de rappeler, avec un peu d’ironie, à quel point la capitale a connu des hivers beaucoup plus rudes dans son histoire. Prenons l’exemple de l’hiver 1879 – 1880, lequel est connu comme l’un des plus intenses à avoir sévi. Un épisode glacial si intense qu’il figea la Seine, créant ainsi le tourbillon de glace responsable de la débâcle de 1880.
Quand la Seine glaça, avant de causer le chaos
En 1880, les rues de Paris étaient témoins d’un spectacle rare et saisissant : la Seine, d’ordinaire fluide et imperturbable, s’était transformée en une étendue de glace figée. Ce phénomène, résultat d’une vague de froid exceptionnelle, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la ville lumière !
Tout a commencé lorsque les températures, déjà bien basses, ont atteint des niveaux exceptionnellement bas en 1879 (jusqu’à -24°C !). Le gel s’est ainsi emparé du fleuve, transformant ses eaux en une masse cristalline. Les Parisiens, étonnés et intrigués, se sont aventurés sur la surface glacée pour contempler ce spectacle inhabituel. Cependant, cette scène insolite n’a pas duré bien longtemps. Le froid intense a créé une base solide, mais précaire, sur laquelle reposait la ville. Lorsque le redoux a finalement fait son apparition, la Seine s’est doucement remise en mouvement, laissant place à la débâcle !
Les blocs de glace se sont alors mis en mouvement, dans une force irrésistible. La Seine, auparavant figée, est devenue le théâtre d’une déferlante déchaînée. Les berges se sont retrouvées sous la glace, les ponts ont été soumis à une pression redoutable, et des débris et amas de bateaux se sont mis à dériver à toute allure. L’émerveillement face au fleuve figé a donc très rapidement laissé place à la terreur.
Les autorités se sont alors retrouvées confrontées à un défi monumental. Il a fallu agir rapidement pour minimiser les dégâts causés par la débâcle. Des équipes de secours ont été déployées, les habitants évacués, et des barricades ont été érigées pour contenir les flots tumultueux de glace. Pendant plusieurs jours, la Seine a continué sa danse effrénée, emportant tout sur son passage. Les témoignages de l’époque décrivent la scène comme un mélange chaotique de beauté et de destruction, où la nature semblait reprendre ses droits.
Finalement, avec le retour du froid, la Seine a retrouvé sa quiétude, laissant derrière elle des cicatrices visibles sur les structures urbaines. Cet épisode gelé de 1880 reste gravé dans les mémoires, à la fois par la beauté initiale du phénomène que par la violence qu’il a engendré. Une chose est sûre, on s’y reprendra à deux fois avant de se plandre du froid !
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