
Pan fondamental de l’œuvre de Monet, les Nymphéas ont occupé le peintre pendant toute la fin de sa vie. Aujourd’hui emblématiques et symboliques du coup de pinceau du maître impressionniste, ils sont disséminés dans les musées les plus prestigieux du monde. Mais si près de 300 tableaux de cette série existent officiellement, c’est sûrement le musée de l’Orangerie qui en détient la plus belle partie. Depuis 1927, le Cycle des Nymphéas habille les murs du lieu culturel basé aux Tuileries et attire les foules à lui tout seul. On vous raconte l’histoire singulière de cette œuvre qui l’est tout autant.
Giverny : terrain de jeu idéal du maître impressionniste
Une fois installé à Giverny, Monet fait dériver un bras de l’Epte pour créer un jardin aquatique adjacent à sa maison. Son petit écrin de verdure sera finalement une source d’inspiration et de productivité infinie. À l’aube du 20e siècle jusqu’à sa mort, il plongera son regard dans les bassins de sa propriété et en sortira ses plus belles toiles. Ainsi, durant presque trois décennies, il mettra les nénuphars de son plan d’eau au cœur de son œuvre. Mais, finalement, ce n’est qu’en 1914 qu’il s’attèlera à son « grand projet ».
« Un monument pour la paix »
Aux prémices de la guerre, Monet a pour projet d’entreprendre de grandes choses. Puis, à la veille de l’Armistice, il annonce à son ami Georges Clemenceau avoir presque achevé deux panneaux d’un ensemble décoratif important et lui exprime son souhait d’en faire don à l’État. Finalement ce cadeau s’étendra à l’œuvre complète et sera officialisé en 1920. Éternel insatisfait, Monet repassera sur son œuvre maintes et maintes fois pour la rendre parfaite et finira par garder les compositions jusqu’à son décès en 1926. Dès lors, Clemenceau se promettra de faire de l’Orangerie l’écrin idéal pour le majestueux cycle des Nymphéas.
Un accueil mitigé
Le 17 mai 1927, l’Orangerie dévoile officiellement l’œuvre de Monet. Les huit compositions d’1,97 m de haut s’élancent sur 200 mètres carrés sur les murs de la salle ovale et constituent ainsi l’un des ensembles les plus monumentaux de la peinture du XXe siècle. Boudé au début, le cycle des Nymphéas trouvera véritablement un second souffle à partir des années 50. L’attrait pour ces toiles immenses n’en sera que plus grandissant au fil des années. Aujourd’hui, si 1 million de visiteurs investissent l’Orangerie chaque année, on sait que la pièce maîtresse de Monet y est pour quelque chose…
Cycle des Nymphéas – Musée de l’Orangerie – Jardin des Tuileries, 75001
Photo à la une : Wikipedia Commons – Brady Brenot