C’est la nouvelle qui a fait le tour du monde en quelques minutes. Le plus grand musée du monde, le Louvre, a été cambriolé en à peine sept minutes ce dimanche. Quatre individus seraient entrés par effraction dans la magnifique galerie d’Apollon grâce à une nacelle. À l’intérieur, huit bijoux d’une valeur patrimoniale inestimable ont été dérobés. Mais dans la précipitation (ou le manque de finesse des cambrioleurs ?) la couronne de l’impératrice Eugénie a été retrouvée à proximité du musée, malheureusement endommagée. De plus, un autre bijou a été retrouvé dans le salon avec lequel a eu lieu le vol. Oui mais voilà, ce n’est pas la première fois que le musée est la cible des malfaiteurs. Voici toutes les tentatives de vol confirmées et déjouées du plus célèbre musée de France.
Neuf vols confirmés au Louvre en 100 ans d’histoire…

Si le vol du dimanche 19 octobre est sur toutes les lèvres, c’est parce qu’il est le deuxième du genre confirmé par le musée. Huit bijoux «d’une valeur patrimoniale inestimable», dont le diadème de l’impératrice Eugénie et deux colliers, ont été dérobés en l’espace de quelques minutes. Des bijoux qui, s’ils ne sont pas retrouvés à temps, pourraient être démontés et retaillés…
Un désastre pour notre patrimoine, mais qui, malheureusement, n’est pas le premier coup des voleurs… En 1911, c’est bien la Joconde qui fut dérobée. Le voleur, Vincenzo Peruggia, avait brièvement travaillé au musée pour fabriquer les cadres et les vitrines des œuvres. Il a pu décrocher Mona Lisa et sortir du musée sans être interpellé par qui que ce soit. Le tableau ne fut retrouvé que deux ans plus tard. Le voleur souhaitait le vendre à un autre musée, mais la peinture de Léonard était tellement connue qu’il lui fut impossible de la céder… Cette histoire propulsa la Joconde au rang « d’icône mondiale » du musée…

Lors de sa réouverture au lendemain de la Seconde Guerre, la sécurité du musée était, comme on s’en doute, assez chaotique. Les voleurs s’en sont alors donné à cœur joie en dérobant en 1966 des bijoux prêtés à un musée de Virginie. Ils furent retrouvés dans un sac de courses à proximité de New York la même année.
Presque 10 ans plus tard, en 1976, c‘est un double vol qui aura lieu à quelques mois d’intervalle : un tableau flamand disparaîtra du musée puis en décembre de la même année, c’est une épée du roi Charles X, sertie de pierres précieuses, qui se volatilisera… Si le tableau a été retrouvé, ce n’est pas le cas de l’épée qui est toujours dans la nature, probablement démantelée depuis…
En 1983, c’est une armure de la Renaissance italienne qui fut l’objet de convoitise malsaine… Plus de 40 ans après ce vol, des fragments de cette dernière, retrouvés dans une collection privée, furent retrouvés et rapatriés au musée.
Plus proche de nous, en 1990, c’est un tout petit tableau de Renoir qui fut arraché en plein jour ainsi que douze bijoux romains antiques. Cinq ans plus tard, ce sont deux objets furent dérobés en une semaine. Puis, en 1998, c’est un tableau de Camille Corot qui disparait à jamais du musée, sans qu’on puisse le retrouver.
Des tentatives de cambriolage déjouées au fil des ans

Il y a ceux qui réussissent, et ceux qui échouent. Parmi les nombreuses tentatives de cambriolage du Louvre, l’histoire retiendra certainement celle des nazis en 1940. Ces derniers, qui occupaient la France, avaient pour but de piller une grande partie de la collection du célèbre musée. Mais grâce à la ruse du directeur du Louvre, qui sauva une importante partie de la collection, le musée fût en grande partie préservé de la guerre. Lorsque les nazis envahirent Paris en 1940, ils retrouvèrent un musée quasiment vide… Les œuvres d’art avaient été mises à l’abri dans des caisses en bois expédiées vers la campagne.
Le Louvre : un musée très mal protégé…
Malgré ces nombreux cambriolages, la sécurité du plus grand musée du monde laissait à désirer… L’aile Denon, qui abrite la Galerie Apollon visée ce dimanche, est très mal équipée en caméras de surveillance : un tiers des espaces n’en dispose pas. Idem pour le secteur Richelieu où les trois quarts des salles disposent d’angles morts, sans aucune vidéosurveillance pour renforcer la sécurité. En cinq ans, le musée s’est doté de 138 caméras seulement. C’est très peu pour un musée d’une telle superficie. Et que dire du système de protection incendie, inachevé depuis 2010 ? Un bilan accablant, qui démontre un investissement sur la sécurité resté au second plan depuis bien trop longtemps.

Le projet « Louvre Renaissance« , lancé en janvier dernier, était supposé renforcer la sécurité du musée, et restaurer ce musée dont l’état de santé était à plaindre. Espérons que ce nouvel incident puisse faire changer les choses dans le bon sens pour la conservation de notre patrimoine.