Il y a de ces histoires parisiennes, à la frontière de la légende, qui ont animé toutes les chaumières parisiennes au fil du temps… Celle du décès de Félix Faure, quelque peu cocasse, compte assurément parmi ces dernières. En effet, les circonstances plus que douteuses de sa mort dans un salon intime de l’Élysée, ont suffi pour tailler au « Président Soleil » une réputation plus que sulfureuse…
Félix Faure : le Président qui avait « trop sacrifié à Vénus »
Faisons un pas en arrière dans le temps, en 1895, date à laquelle Félix Faure devient le 7e président de la République Française. Son goût du faste et de l’élégance lui valent déjà le surnom de « Président Soleil », auquel s’ajoute aussi la réputation de coureur de jupons. En effet, nombreuses sont les conquêtes de l’homme politique, et c’est un secret de Polichinelle ! On dit même que le Président a pour habitude de recevoir ses maîtresses pour des visites très spéciales dans le « salon bleu » de l’Élysée, spécialement aménagé et accessible par une porte dérobée…
Après quatre années de mandat, coup de tonnerre sur le monde politique français ! Félix Faure décède subitement des suites d’un AVC le 16 février à l’âge de 58 ans. Il rejoint ainsi la triste liste des trois autres présidents à décéder en fonction, et devient le seul à mourir au sein même du palais présidentiel. Le deuil laisse toutefois très vite place aux questionnements de la presse, qui n’hésite pas à aller sonder de plus près les circonstances douteuses de la mort du chef d’État.
S’ensuivent alors des révélations plus que cocasses ! En compagnie de sa maîtresse Marguerite Stenheil, Félix Faure aurait investi le fameux salon bleu pour un moment d’intimité. Seulement voilà, le chef du cabinet, alerté par des cris, fit une découverte pour le moins troublante. En entrant dans les quartiers privés du Président, il vit ce dernier agonisant, en tenue très légère, les mains crispées dans la chevelure de sa partenaire…
Une situation pour le moins déconcertant et cocasse, quoique cohérente avec la réputation établie du chef d’État. Très vite, la rumeur, véhiculée par la presse, se répand dans les chaumières parisiennes. Certains, chez qui Félix Faure ne faisait pas l’unanimité, ne manquent pas de railler le président défunt. Il a « trop sacrifié à Vénus » peut-on lire d’une côté. « Il voulait être César, il ne fut que Pompée » peut-on lire de l’autre. Les plus taquins s’en prennent même à Marguerite Stenheil et l’affublent du surnom de « pompe funèbre », un sobriquet qui restera sans doute dans les annales…