Une partie de l’immense collection du cheikh qatari Hamad Ben Abdullah Al-Thani a pris ses quartiers à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde.
Après une longue période de restauration amorcée en 2017, l’Hôtel de la Marine a rouvert ses portes au public en juin 2021. Bâti au 18e siècle, il servait de garde-meuble à la couronne française, avant d’accueillir la Marine au début des années 1800. Monument emblématique de la place de la Concorde, il abrite, depuis le 18 novembre 2021, l’exposition du grand collectionneur Al-Thani, cousin de l’émir du Qatar.
Une exposition permanente
Déjà exposée au Grand Palais en 2017 et au château de Fontainebleu en octobre 2018, la collection de 120 œuvres – parmi les 5000 trouvailles du cheikh – allant de l’Antiquité au XIXe siècle occupera désormais l’Hôtel de la Marine.
Pour retrouver cette exposition intitulée « Trésors de la collection Al-Thani« , il faudra se rendre au premier étage du bâtiment. Fruit d’un partenariat conclu entre le Centre des monuments nationaux et le cheikh Al-Thani, l’Hôtel dédie ainsi quatre galeries et 400 mètres carrés à la collection pour une durée de vingt ans, au cours de laquelle différentes œuvres seront exposées. À l’origine utilisés pour stocker les tapisseries des collections royales, les galeries ont été dessinées par le cabinet ATTA, dirigé par l’architecte japonais Tsuyoshi Tane.
Arts de l’islam et trésor antique
La première galerie accueille sept chefs-d’œuvre illustrant la créativité humaine à travers les civilisations. Parmi eux, la contemplatrice d’étoiles dite de Schuster, une tête de pharaon de la XVIIIe dynastie et une sculpture rare de la dynastie chinoise des Han représentant un ours (206 av. J.-C.-25 apr. J.C.)…). La deuxième galerie présente 11 visages sculptés de périodes et lieux différents : une tête d’homme en quartzite (vers 2050 av. J.-C.), un buste en calcédoine de l’empereur Hadrien…
Les arts de l’islam ouvrent le bal dans la troisième galerie qui accueille les expositions temporaires. On y retrouve ainsi différents manuscrits, pièces de ferronnerie, textiles, céramiques, objets en verre et bijoux de l’ensemble du monde musulman, du Califat omeyyade à l’Empire moghol. Parmi eux, une coupe à vin de l’empereur Jahângîr, datée de 1016 AH (1607-1608 apr. J.-C.), un folio du Coran bleu datant du début du Moyen Âge et une robe en soie colorée, avec du coton et de la fourrure, confectionnée en Iran ou en Asie centrale vers 1020-1160… Plus intime, la dernière galerie mettra en valeur les matériaux précieux d’œuvres d’art anciennes : gobelet en or provenant de Marlik, au nord-ouest de l’Iran (1100-900 av. J.-C.), plat en argent et or de la dynastie des Sassanides (300-500 apr. J.-C.)…