Ah, l’intemporelle maisonnette de la rue de l’Abreuvoir et sa façade rose poudrée, empreinte de romantisme et de poésie… Devenue figure bohème de la Butte, La Maison Rose fut – et demeure – une source d’inspiration infinie pour bon nombre de peintres, chanteurs, poètes et écrivains… Mais connaissez-vous l’histoire et les secrets de cette fascinante maisonnée couleur pastel ? Il était une fois la Maison Rose de Montmartre…
Pourquoi et comment la mythique maisonette Montmartroise s’est-elle parée de rose ?
Si la date exacte où la Maison Rose fut bâtie reste un mystère, il se raconte qu’elle aurait vu le jour avant 1850. C’est à une date également méconnue que le peintre Catalan Ramon Pichot en fait l’acquisition, dans le dessein d’en faire son atelier ainsi que son lieu de résidence. Début 1900, alors que Paris est le lieu de passage par excellence de tout artiste Catalan, Ramon Pichot découvre la vie bohème Montmartroise avec un ami qu’il héberge de temps à autre, un certain Pablo Picasso… À cette époque, au gré de ses rencontres artistiques, Ramon fait la connaissance de Laure Gargallot, dite Germaine, figure locale et modèle de peintres qu’il finit par épouser en 1908. Après avoir convolé en justes noces puis voyagé en Catalogne, le couple fait son retour au coeur de sa maison Montmartroise, où Germaine a alors la délicieuse idée d’ouvrir un restaurant au rez-de-chaussée. Inspirée par les couleurs flamboyantes des maisons catalanes, Germaine décide ainsi de peindre la maison en rose, avec la complicité du peintre de renom Santiago Rusiñol, ami intime de Ramon…
La Maison Rose : de Germaine Pichot à Béatrice Miolano…
Peu après le décès de Germaine en 1948, Béatrice Miolano, véritable Montmartroise d’origine italienne reprend le flambeau de la célèbre maison à la façade rose poudrée, aidée de son fils Jean Miolano dit ‘Nounours’, bien connu des habitants de la Butte. Après s’être occupée du café-restaurant durant près de deux ans, Béatrice Miolano donne la gérance de l’établissement à Mathilde Baudéant alias ‘Toutoune », figure emblématique de Pigalle. À une époque où le cabaret a le vent en poupe, les artistes populaires se pressent alors à La Maison Rose, à l’instar de Piaf, Aznavour, Barbara ou Brel… Quelques années plus tard, La Maison Rose devient le haut lieu d’esthètes de talent tels que l’acteur Alain Delon ou l’écrivain Albert Camus…
La Maison Rose aujourd’hui !
En 2017, Laurence, petite-fille de Béatrice Miolano reprend le flambeau familial, bien décidée à affirmer l’identité culinaire de la célèbre Maison Rose. Dans le dessein de recréer une bonne table de quartier, Laurence met en place une carte respectueuse de la saisonnalité des produits. Privilégiant les circuits courts, elle s’associe naturellement aux artisans du 18e arrondissement et se fournit auprès de ceux qui sont garants d’une agriculture française, bio et raisonnée. Au sein de La Maison Rose, Laurence s’attelle aussi à recréer un écrin familial et chaleureux caractérisé par quelques pièces de mobilier des années 1920 à 1960, son petit comptoir en acajou ouvragé, ses fleurs fraîches, ses anciennes chaises de bistrot joliment dépareillées, ses murs blancs ponctués de vielles photos de famille et ses fenêtre pittoresques donnant sur l’un des coins les plus ravissants de Montmartre…
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