Imaginez le bruit d’une porte coulissante en bois, dévoilant depuis une façade extérieure sobre un intérieur zen et finement décoré. Et l’espace d’un instant, imaginez quitter Paris pour un aller simple vers Kyoto. C’est la promesse du restaurant Akiyoshi, une véritable adresse japonaise traditionnelle de chakaiseki (comprenez le repas servi en amont d’une cérémonie du thé). On a testé pour vous en avant-première cette adresse exclusive, intimiste et surtout gastronomique, qui ouvre ses portes ce 24 janvier.
Akiyoshi, une immersion complète dans l’art du chakaiseki à Paris
À chaque nouvelle ouverture d’adresse, le 15ème arrondissement prouve qu’il ne mérite pas son titre de « parking de Paris ». Après Ischia, la cantine chic italienne du chef Cyril Lignac, c’est cette fois un petit bout de Japon qui s’installe dans la capitale. Le chef japonais Yuichiro Akiyoshi, ancien chef de l’Ambassadeur du Japon à Paris, et notamment ancien chef du restaurant triplement étoilé (trois étoiles reçues d’un coup) Hyotei à Kyoto, ouvre un lieu véritablement unique. À la fois voyage spirituel et onirique vers le Japon et grande démonstration de cuisine, Akiyoshi entre par la grande porte dans le cercle très fermé des meilleures adresses incontestables de Paris.
Premier lieu dédié au chakaiseki à ouvrir ses portes au monde en dehors du Japon, Akiyoshi promet une expérience comme aucune autre à Paris. La rue Letellier quittée en passant le pas de la porte, c’est soudain un nouvel univers qui vous enveloppe : celui d’une salle de thé traditionnelle japonaise, ou celui d’un élégant comptoir que l’on pourrait trouver dans un izakaya, au détour d’un quartier de Kyoto. Ici, le silence règne, dans un moment de plénitude seulement entrecoupé du bruit des couteaux du chef, des asiettes qui se posent sur la table et des pas des membres de l’équipe. Un hommage zen et dépaysant, qui célèbre en toute sobriété et élégance l’art de la cérémonie du thé au Japon.
Un menu gastronomique d’exception signé par le chef Yuichiro Akiyoshi
En 15 plats pour le midi (240€) et 16 plats pour le soir (360€) – le menu est actuellement à prix réduit pour quelques jours pour célébrer l’ouverture -, Akiyoshi nous invite à une véritable danse culinaire. Mais aussi et surtout à un véritable aperçu du Japon traditionnel ! En effet, le chakaiseki est un art, un repas servi par l’hôte avant de servir le thé. Datant d’environ 500 ans, cette pratique s’assurait que les invités ne boivent pas le thé matcha Koicha – qui est épais – avec le ventre vide. Dans la plus grande tradition japonaise, ce repas est servi avec l’hospitalité la plus poussée, ainsi qu’avec une vaisselle esthétique classique.
Après un verre d’eau chaude, le kumidashi, censé apaiser l’invité et l’emplir de sérénité avant le repas, un festival de goûts, de saveurs et de cuissons s’ouvre à nous. Du shiru wan, une soupe miso de Kyoto et tofu de butternut, jusqu’au wagashi, une crêpe fourrée aux haricots rouges, patate douce et framboise, plus d’une dizaine de plats tout aussi succulents les uns que les autres se suivent. Des poissons nacrés, à la cuisson si parfaite que l’on en oublie presque tout autre poisson que l’on a mangé avant dans sa vie, servent presque de fil rouge à ce menu. Les produits sont de saison, sourcés localement, sont cuisinés avec une délicatesse et une finesse caractéristiques à la gastronomie japonaise. Même les légumes proviennent d’un potager japonais dans le 78, tenu par Asafumi Yamashita.
Un voyage au Japon, sans quitter Paris
Notre verdict sur le chakaiseki Akiyoshi est simple : c’est peut-être l’un des meilleurs moments de gastronomie qu’il nous a été offert de découvrir à Paris. Le point culminant de ce repas, une véritable cérémonie du thé, donne l’impression de faire partie temporairement d’un cercle très fermé, d’appartenir à un moment unique à Paris, et dépayse comme peu d’autres adresses peuvent le faire. Le chef Yuichiro Akiyoshi et son équipe (Kazuki, Umito, Norito et Misuzu Akiyoshi) réalisent ici un coup de maître – et ils méritent toute notre attention. Si l’adresse n’est évidemment pas accessible à tous les budgets, c’est certainement l’opportunité la plus proche d’un aller simple vers le Japon de découvrir la culture du pays. À découvrir de toute urgence.