Classique incontournable des repas de Noël dans les pays francophones, la bûche de Noël se décline d’autant de façons délicieuses qu’originales, de la simple bûche roulée à la bûche glacée en passant par les créations prestigieuses de pâtissiers. Mais connaissez-vous l’histoire de ce dessert de Noël traditionnel ?
Saviez-vous que le repas de Noël se termine par une bûche seulement au Vietnam, au Liban, en France et dans les pays francophones (notamment la Belgique, Suisse, les provinces canadiennes de Québec et du Nouveau-Brunswick) ? Si la tradition à l’origine de ce dessert date du Moyen-Âge et prend ses racines dans les rites païens, seuls une poignée de pays ont conservé cette célébration gourmande de Noël.
La bûche de Noël, un dessert lié au solstice d’hiver
Si la bûche de Noël est aujourd’hui une tradition culinaire, les origines de ce dessert tournaient autour d’une vraie bûche. En effet, avant que Noël n’aie sa signification religieuse actuelle avec l’expansion du christianisme, les rituels païens célébraient le solstice d’hiver. Cette date marquait le début des fêtes de fin d’année, où les gens priaient les dieux pour que l’année à venir soit riche en récoltes. Pour symboliser ce renouveau et ce changement d’année et implorer les dieux de rendre les terres fertiles pour une année supplémentaire, une large bûche était brûlée. Dans le Sud, comme en Provence, c’est un tronc d’arbre fruitier que l’on plaçait dans la cheminée, tandis que les pays nordiques allumaient une bûche de chêne ou de hêtre. La bûche était de préférence de très grande taille, pour brûler au moins 3 jours, idéalement pendant 12 jours jusqu’au Nouvel An.
Les cendres de cette bûche portaient ensuite bonheur à toute la famille du foyer pendant toute l’année. Ces cendres étaient utilisées pour créer des remèdes, et servaient à allumer la bûche lors des célébrations de Noël suivantes. Si la tradition perdurera malgré l’apparition du christianisme et la nouvelle symbolique de Noël, il faudra attendre la fin des années 1800 pour que la bûche boisée ne devienne sucrée. Sa paternité est contestée, et n’est à ce jour pas établie. Certains indiquent qu’un apprenti pâtissier à Saint-Germain-des-Prés inventa la bûche gourmande en 1834, tandis que d’autres l’attribuent à Félix Bonnat, un chocolatier lyonnais, dans les années 1860. Certains parlent aussi de Pierre Lacam, pâtissier du Prince Charles III de Monaco, qui aurait inventé ce dessert de fêtes en 1898. Dans tous les cas, la bûche n’est devenue à nouveau populaire qu’après la Libération, dans les années 1950.