L’immense Marianne de Shepard Fairey a été quelque peu modifiée par des graffeurs à Paris. Pour protester contre le gouvernement, des larmes rouges lui ont été ajoutées sous les yeux.
Le street art est un art éphémère. Dans la rue, les fresques sont souvent vite recouvertes d’autres, ou repeintes par la ville. Mais certaines œuvres perdurent. C’est le cas de la plupart des peintures murales du 13ème arrondissement à Paris, et en particulier la Marianne réalisée par le street artist mondialement connu Shepard Fairey. Vous le connaissez sûrement pour le poster de campagne de Barack Obama en 2008, le fameux portrait estampillé du mot « HOPE », ou encore la série d’œuvres Obey. En 2015, au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris, Shepard Fairey peint une Marianne, sur un fond de drapeau français et de la devise nationale : « Liberté, égalité, fraternité ». En 2016, à l’occasion de la COP21, l’artiste l’avait peinte à son emplacement actuel, dans le 13ème arrondissement. Emmanuel Macron en a ensuite amené une copie à l’Élysée dans son bureau.
Dans la nuit du 13 au 14 décembre, la Marianne a pourtant été modifiée par des graffeurs anonymes. La devise de la France a été barrée de peinture blanche, et des larmes rouges coulent maintenant sous les yeux de la Marianne. Si les artistes derrière ce « vandalisme » sont restés anonymes, ils ont revendiqué au média urbain Hiya ! leurs raisons : les mesures jugées liberticides du gouvernement concernant la liberté de la presse et les violences policières. Pas de soucis pour l’artiste Shepard Fairey, qui a répondu au même média Hiya ! en affirmant qu’il soutenait « tous ceux qui protestent contre l’injustice ».
Photo de couverture : @jpnvhb/Instagram.