C’est le genre d’initiative dont on n’entend pas assez parler ! Le concept de ces restaurants, cafés et cantines réside dans le fait que non seulement nous pouvons bien manger avec un service de qualité, mais qu’il est aussi possible de donner une chance à chacun sur le marché du travail. Immigrés, réfugiés, personnes en situation de handicap ou éloignées de l’emploi, tout le monde devrait pouvoir trouver sa place et avoir une chance de s’épanouir à travers une activité professionnelle gratifiante. L’essence de ces entreprises ? Miser sur la valorisation de l’humain, la tolérance, l’empathie et l’entraide, en offrant des emplois pour tous, des bons petits plats mais surtout beaucoup d’amour…
1- Joyeux, servi avec le cœur : Le handicap n’est pas contagieux, la bonne humeur si !
« Servi avec le cœur » telle est la devise du café Joyeux qui œuvre à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Ici, tous les employés (serveurs et cuisiniers) sont atteints d’un handicap mental ou d’un trouble cognitif tel que la trisomie 21 ou l’autisme. Après l’ouverture d’une première adresse à Rennes, ce restaurant est une première dans la capitale. L’objectif : changer les regards et revaloriser les personnes handicapées, alors que 90 % des handicapés mentaux sont actuellement sans emploi. Yann Bucaille Lanzerac, entrepreneur breton fondateur du café Joyeux explique que l’idée de ce concept est née après qu’il ait refusé un emploi à un jeune homme autiste. Sensibilisé au fait d’avoir dû lui dire non, il a pensé un concept qui proposerait un emploi aux personnes en situation de handicap. Son but : montrer que le handicap d’employés ne supplante pas au professionnalisme du métier. Au café joyeux vous trouverez donc une vingtaine d’employés joyeux et souriants et pourrez déguster des mets savoureux, tous faits maison ! Une bonne dose de joie en perspective !
2- L’oratoire, lauréat de l’économie sociale et solidaire !
L’Oratoire est un espace de rencontres inter-publics ouvert à tous, proposant une restauration saine et bon marché. Le service et la cuisine sont en partie assurés par des personnes en insertion. À l’Oratoire, on donne donc la possibilité aux personnes de se professionnaliser dans les métiers de la cuisine et du service. Un concept basé sur l’humain et l’empathie tellement efficace qu’en novembre dernier, le restaurant Oratoire a reçu le trophée de l’économie sociale et solidaire. Et l’initiative ne s’arrête pas là : Tous les produits sont frais, locaux et de saison. Le restaurant et l’équipe de Yes We camp privilégie les circuits courts pour son approvisionnement. Des partenariats avec des producteurs maraîchers et éleveurs indépendants permettent d’assurer une haute qualité des produits et d’encourager la production agricole locale. À l’Oratoire on donne la parole à tout le monde !
3 – Meet my mama ! Quand des mama’s immigrées ou réfugiées deviennent cheffes !
Meet my mama est un service traiteur né il y a un peu plus de deux ans qui valorise le talent des femmes réfugiées et issues de l’immigration. Grâce à l’initiative de trois jeunes femmes passionnées, les mères au foyer sont devenues cheffes. Leur mission : révéler les talents culinaires des femmes issues de tous types de migrations pour faire découvrir les cuisines du monde les plus authentiques. Le concept de Meet my mama se décline en deux activités : Le Mama’s Catering, plateforme traiteur qui propose des voyages culinaires avec ses spécialités faites-maison originaires de tous continents. La mama’s academy quand à elle est la première structure dédiée à l’empowerment des femmes migrantes qui leur donne le pouvoir de devenir des cheffes indépendantes en suivant des formations pour révéler et sublimer leur talent. Pour retrouver ces mama’s pétillantes et talentueuses, rendez-vous à Station F, dans les spots éphémères ou dans divers lieux de Paris pour l’organisation d’évènements Meet my mama ! Alors, ça vous donne envie de rencontrer ces généreuses mama’s ?
4 – Mam’Ayoka, la cuisine du monde à côté !
Durant 14 ans, Sophie Lawson occupait un bon poste dans une multinationale, mais cela ne suffisait pas à son bonheur, elle voulait prendre une initiative qui ait du sens ! En 2016 elle a ouvert Mam’ayoka un restaurant solidaire dont l’appellation signifie « qui donne de la joie « en langue yoruba. En cuisine, ce sont des femmes du quartier au chômage, originaires des quatre coins du monde qui s’activent. Des femmes éloignées de l’emploi à qui Sophie donne la possibilité de mettre en avant leurs talents de cuisinières. Les plats coûtent entre 5 et 7 euros et sont servis dans des bocaux en verre consignés. Du bonheur et de la générosité à l’état pur !
5 – « Dans le noir » on mange ses mets à l’aveugle et on est servi par des non-voyants !
Voilà 15 ans qu’Édouard de Broglie a crée le groupe Ethik Investment, qui a ouvert à Paris en 2004 le premier restaurant « Dans le noir« . Son idée? Plonger les clients dans l’obscurité la plus totale sans savoir ce qu’ils vont manger, guidés et servis par des non-voyants. Cette expérience culinaire insolite a pour but de sensibiliser au handicap de façon ludique. Toute l‘expérience porte sur les saveurs, les textures, avec des produits issus à 80 % de l’agriculture biologique. Dans le noir propose une expérience sensorielle, conviviale et humaine. Ici, non seulement vos papilles seront mises à l’épreuve mais vous serez aussi sensibilisés au handicap. Cette incapacité de voir vous permettra de mieux comprendre l’essence de vos sensations et émotions… Vous vivrez cette expérience insolite accompagnés de guides inattendus en transférant le temps d’un dîner votre confiance vers une personne malvoyante ou non-voyante. Bien plus que de simples serveurs, vos guides sauront vous rassurer et vous ouvrir les portes d’une nouvelle perspective sur le monde sensible. Une belle rencontre avec la différence…