Alors que les élections municipales de ce dimanche ont marqué une vague verte à travers la France, Anne Hidalgo et son programme très écolo sont aussi passés à Paris. Entre réductions de vitesse et rues piétonnes, on vous fait le point sur les projets de la maire réélue.
Déjà portée favorite pour la course à la Mairie de Paris, la Maire sortante Anne Hidalgo rempile pour un deuxième mandat à Paris. Avec 49,3 à 50,2% des voix selon les premières estimations, la candidate socialiste à la réélection l’a emporté largement devant ses adversaires. Rachida Dati, candidate des Républicains, a rassemblé environ 32% des voix, tandis que la candidate LREM Agnès Buzyn s’est contentée d’entre 14 et 16% des suffrages. Paris a suivi une tendance nationale orientée vers l’écologie : les candidat.es d’Europe-Ecologie/Les Verts ont été élu à travers la France. Bordeaux tourne la page de 73 ans de maires de droite en élisant Pierre Hurmic, candidat EELV. À Strasbourg, c’est la représentante EELV Jeanne Barseghian qui prend la victoire. À Lyon, Grégory Doucet crée la surprise pour EELV. Le futur des villes françaises s’annoncent vert, et voici à quoi pourrait ressembler Paris sous la direction d’Anne Hidalgo :
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Urbanisme :
– La plus grosse opération immobilière parisienne des 10 prochaines années, la zone d’aménagement concertée de Bercy-Charenton, va être revue. Voté en 2018 , ce projet de 80 hectares et 6 nouveaux gratte-ciels va maintenant à l’encontre de la politique anti-bétonnisation de la ville. Une concertation citoyenne va être lancée. En ce qui concerne les autres projets de la ville, plus d’espaces verts seront dédiés.
– La piétonnisation des berges du Canal Saint-Martin est un des projets de remise en avant de la marche dans Paris imaginé par Anne Hidalgo et l’élu écologiste David Belliard. Entre autres, les abords de 300 écoles parisiennes seraient piétonnisés, et chaque arrondissement devrait être doté d’un « centre piéton ».
– La Mairie de Paris disait dans son « manifeste pour Paris » vouloir planter plus de 170 000 arbres dans la capitale. Beaucoup se trouveraient autour du périphérique, qui va subir des changements.
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Déplacements :
C’est ici que les critiques envers Anne Hidalgo s’axent. La maire réélue avait fait des déplacements le point central de son programme, aidée par le confinement.
– Le boulevard périphérique deviendrait plus un véritable boulevard que l’autoroute saturée qu’il est aujourd’hui. Par la création de pistes cyclabes, de passage piétons et de voies réservées aux transports partagée, le périphérique ne serait plus la barrière entre Paris et la petite couronne comme aujourd’hui.
– Les pistes cyclables temporaires du confinement, les « coronapistes », seraient pérennisées et mieux aménagées. D’autres pistes cyclables, qui compléteraient ou seraient parallèles au réseau de transports en commun de la ville, sont aussi en prévision.
– La voiture serait encore plus mise à l’écart, alors que la Rue de Rivoli est déjà à jamais fermée aux automobilistes. Mais la Maire envisage aussi de réduire les limites de vitesse à 30 km/h dans tout Paris, 50 km/h sur les grands axes dont le périphérique. Dans les 5 prochaines années, la Ville de Paris aimerait aussi supprimer la moitié des places de stationnement parisiennes pour agrandir l’espace public.
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Durable :
– Le retour de la Bièvre, cet affluent de la Seine tellement pollué qu’il a été enterré en 1912, avant d’être dévié dans les égouts de la ville. Autrefois, ce cours d’eau traversait les 13ème et 15ème arrondissements de Paris. Si il ne sera peut-être pas possible de faire renaître toute la Bièvre, des îlots de fraîcheur pourraient être créés sur les parties qui couleront à nouveau, et le reste sera végétalisé.
– Les panneaux publicitaires numériques parisiens pourraient être bien moins présents à Paris sous le mandat d’Anne Hidalgo. En plus de la pollution visuelle qu’ils engendrent, ils causent forcément une forte consommation d’énergie. Si les panneaux publicitaires ne disparaîtront pas grâce aux revenus qu’ils rapportent à Paris, les publicités pourront être contrôlées, pour ne pas vendre des initiatives non durables. Par exemple, les SUV pourraient disparaître des panneaux publicitaires publics.
Et vous, vous pensez quoi du possible futur plus vert de Paris ?
Photo de couverture : © luxigon