
Aurore Abecassis a fondé sa propre boîte d’événementiel en octobre 2019. La crise épidémique du Covid-19 a ensuite stoppé net le développement de l’entreprise… Ou pas ! Récit d’une réussite inattendue.
« Quand le Covid est arrivé, on s’est dit qu’on était finis. » Aurore Abecassis, fondatrice de FOMO, agence d’événementiel en B2B et de conseil, n’aurait jamais imaginé qu’une pandémie mondiale allait entraver ses plans. Pourtant, la jeune entrepreneure a su réinventer et traverser l’épidémie tout en développant son concept. Mais avant de raconter cette belle réussite, un petit retour en arrière. Qu’est-ce-que FOMO ? L’expression anglophone « fear of missing out », ou « peur de rater (un événement) », a inspiré Aurore. « On veut créer la FOMO en faisant des événements tellement extraordinaires que les gens vont tout faire pour ne pas le louper. » Les événements en question, ce sont surtout des événements internes et externes en France et dans le monde, comme du team building, des séminaires, des soirées clients, influenceurs….
Comment est née FOMO ? Racontez-nous les motivations, l’idée derrière l’agence ?
« J’ai monté FOMO au mois d’octobre 2019. Je ne viens pas du milieu événementiel, mais du conseil en stratégie. J’avais envie de monter ma boîte, mais je ne savais pas dans quoi. Je sais que je voulais m’éloigner du milieu un peu cossu du conseil en stratégie. Donc je me suis fixé comme objectif de prendre un café par jour avec des personnes de milieu différents ! J’ai fait ça pendant 6 mois. À peu près un café par jour avec des gens qui n’avaient rien à voir entre eux, des restaurateurs, des gens qui ont monté des hôtels, des entreprises… Plein d’univers. Au bout des 6 mois, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire mais je ne savais toujours pas quoi. Donc j’ai fait 2 mois de coaching chez Switch Collective. C’est du coaching en groupe, à 50 personnes, en binômes toutes les semaines. C’était avec des gens très variés, de profils et d’âges différents. Et de ça en est ressorti que j’étais attirée par la création de convivialité, d’expériences immersives.
Et puis je me suis dit ‘Il y a une agence événementielle qui sort par jour donc il va falloir qu’on se distingue’. La distinction évidente, c’est mon passé de conseil en stratégie ! J’ai donc voulu donner à mon agence une tonalité très conseil. Valorisation de la partie expertise, conseil, le temps consacré à créer des concepts pour questionner le client… On nous appelle pour un événement, mais il y a peut-être besoin de plus. Problématique RH, problématiques internes à résoudre ? Comme en conseil, on va donc faire une phase de diagnostic. Et après l’événement, une phase de mesure d’impact. Avoir une vision du style ‘on investit tant, on reçoit tant’. Le but de FOMO, c’est vraiment de respecter la promesse initiale de conseil, en résolvant des problèmes via des expériences immersives. Créer des émotions, lier les 5 sens pour immerger dans un univers ! »
Et le Covid dans tout ça alors ?
« Quand le Covid est arrivé, on s’est dit qu’on était finis. On avait un séminaire prévu en Californie, un autre à Marseille, les gens commençaient à nous faire confiance et là le truc s’effondre. Mais ça nous a permis de développer l’aspect virtuel ! Je me suis dit, revenons à la promesse initiale de FOMO, créer des expériences immersives. On peut créer ces expériences en virtuel ! J’ai donc regardé ce qui se faisait en B2C. De quoi les gens ont besoin ? D’échanger, de créer de la convivialité, vivre des expériences. Les gens sont habitués à vivre des expériences en physique, il fallait juste les habituer à les vivre en virtuel. On a donc appelé nos clients, en leur demandant ‘de quoi avez-vous besoin ?’
L’un a répondu que ce qui leur manquait était la machine à café parce que c’est un moment hyper convivial, ça lance leur journée. Donc on s’est dit qu’on allait leur créer une machine à café virtuelle ! Ça a duré un mois, deux mois… Et ça a repris au retour des vacances pour ceux qui restent en télétravail. Le but était de créer un échange de façon un peu fortuite, avec un côté immersif. Un matin, ça sera en immersion en Indonésie avec visuels et sons, le lendemain ça sera New York, sur un roof top… »
Vous êtes donc passés en 100% virtuel ?
« Oui. On a fait la même chose pour les afterworks. Recréer cette habitude de se revoir tous les jeudis, vendredis… Il fallait aussi créer de la diversité dans les événements. Blind tests (ce qui marche le mieux d’ailleurs), burger quiz… On a appelé ça nos capsules digitales : des jeux, des animations, une nouvelle chaque semaine. Ça a très bien marché, puisque LVMH nous a demandé un événement international 100% virtuel. Cette capsule digitale est venue clôturer un séminaire virtuel d’une semaine, pour créer un moment convivial où les gens se seraient habituellement retrouvés autour d’un verre. Il a fallu accueillir des centaines de personnes de façon fluide, et non pas comme un Zoom qui beugue ! Depuis, il y a une grosse prise d’ampleur. On reçoit des demandes de GAFA, d’influenceurs. La problématique aujourd’hui, c’est de pouvoir répondre à cette demande d’événements de plus de 1000 personnes en ligne. Créer des nouveaux concepts, innover… Pour 1000 personnes, il faut créer une plateforme, qui soit user-friendly, que le salon ne fasse pas trop virtuel. C’est surtout une problématique de scalabilité. »
Comment ça marche du côté technique, justement ?
« Avec beaucoup d’outils techniques. C’est très complexe, et c’est pour cela que les entreprises font appel à nous. Il faut des enceintes spécifiques, des cartes graphiques, beaucoup de mise en place. L’animation est aussi compliquée dans le digital ! Il faut une super réactivité, savoir jouer avec les gens. Dans le virtuel, le décrochage peut être rapide, et les gens ont juste à se déconnecter. Certaines personnes peuvent être très fortes en animation physique mais pas en animation digitale… J’ai réalisé un casting d’environ 50 personnes pour trouver les bons animateurs. Pendant le confinement, c’était d’ailleurs un challenge de se procurer tous les outils techniques, les décors pour la scénographie… Mais on a mis une semaine seulement à s’adapter et tout mettre en place. C’était du nuit et jour, mais une semaine ! »
FOMO continue de produire des événements et animations en virtuel, étant donné la lente reprise des événements physiques. Et cet aspect digital permet à Aurore et son agence d’internationaliser son concept ! Avec la rentrée et tous les séminaires de rentrée, FOMO est submergée de demandes. Une belle réussite !