L’uritroittoir débarque à Paris : renforcement du problème ou solution ?
Quand je demande à des étrangers ce qu’ils ont pensé de Paris, tous me disent la même chose : « Paris, c’est merveilleusement beau, mais c’est sale et ça pue. » Pourquoi ? Parce que beaucoup de français (mais aussi d’anglais, d’espagnols… on n’est quand même pas les seuls) ont l’impression que pisser dans la rue, c’est tout à fait normal.
Alors comment combattre quelque chose de si ancré dans l’éducation (ou le manque d’éducation) de certains ? Las de verbaliser, la ville a décidé de retourner le problème et a récemment installé des uritrottoirs, ces petites boites colorées surmontées d’un bac à fleurs dans lequel l’urine est un plus.
La partie inférieure de l’uritrottoir est remplie de paille. « Contrairement à un urinoir temporaire classique de type « obus », l’urine est valorisée grâce à un premier filtrage par la paille, limitant les odeurs désagréables », explique le site de la ville. Pissotière intelligente, elle permet donc de faire du compost et de faire pousser des fleurs !
« La paille et l’urine sont ensuite collectées et compostées, permettant ainsi la récupération de l’azote et du phosphate présents naturellement et en quantités importantes dans l’urine. » Pas de marque sur les murs, pas d’odeurs, pas d’argent gaspillé en nettoyage excessif des rues et des fleurs en cadeau ! Ça paraît tout bénéf.
Un dispositif critiqué
Cependant, l’uritrottoir ne fait pas l’unanimité : beaucoup critiquent que les hommes puissent pisser en pleine journée et en pleine rue sans aucune gêne. D’autres que ce ne soit que pour les hommes. Des questions légitimes. Mais franchement, entre des fleurs et une trace de pipi sur un mur, on préfère largement les fleurs.
Pour le moment, Paris en compte 4, bientôt 5 : sur le boulevard de Clichy (XVIIIe), la place Henri Frenay (XIIe), le square Tino Rossi (Ve) et sur l’Île Saint-Louis (IVe). Un 5e sera bientôt installé rue Bossuet (Xe).
Photo : uritrottoir