La fondation Cartier nous invite à découvrir une expo haute en couleurs : Géométrie Sud, du Mexique à la Terre de Feu, des oeuvres toutes rondes, carrés et régulières, un pattern caractéristique de cette région du monde.
12 pays, 70 artistes, 250 oeuvres. Voilà l’exploit qu’a réussi à réaliser la fondation Cartier dans sa nouvelle exposition axée America Latina. De l’art populaire à l’art abstrait, de l’architecture à la sculpture en passant par la photographie et la peinture, de la période précolombienne jusqu’aux productions les plus contemporaines, l’exposition nous présente de manière assez inédite cette récurrence et cet amour de la géométrie dans l’art latino-américain.
En entrant dans le beau bâtiment vitré à la végétation exubérante, la première chose qui nous frappe est sans doute la salle de bal créée par le célèbre architecte bolivien Aymara Freddy Mamami, un “Gaudí” sud américain qui a su imposer son architecture folklorique dans les plus grandes villes de son pays. Les demeures sont toutes constituées de la même manière : des magasins en bas, des appartements en haut, le tout dans un style complètement décalé, absolument coloré, résolument kitsch. Il transpose ainsi aujourd’hui, en plein cœur de Paris, “l’iconographie géométrique et colorée de la culture Tiwanaku et l’esprit des fêtes populaires andines.”
On aime aussi beaucoup l’immense oeuvre des architectes paraguayens Solano Benítez et Gloria Cabral, lauréats du Lion d’or de la Biennale d’architecture de Venise en 2016. À l’aide de matériaux bruts, ils conçoivent une œuvre monumentale reposant sur le principe de répétition : “Jeu de rythmes, de lumière et d’équilibre, cette installation formée de panneaux de briques brisées et de béton, assemblés à la façon d’un château de cartes, se déploie le long de la façade de la Fondation Cartier.”
Cette immense construction est bordée de nombreuses oeuvres délicates et aériennes, celles de l’artiste vénézuélienne Gego. Figure majeure de l’art latino-américain, Gego explore les infinies possibilités qu’offre la ligne dans l’espace tridimensionnel.
En bas, deux grandes salles réunissent la majorité des oeuvres présentées. Sculptures, suspension, poteries, peintures, photos… Un vrai melting pot de techniques, de générations et d’idées. On retient entre autres la très belle suspension de Olga de Amaral, oeuvre colorée qui fascine jusque dans son jeu d’ombre.
De nombreuses photos de tribus amérindiennes ornent les murs de l’exposition, notamment le peuple Kadiwéu, capturé par Guido Boggiani ou Claude Levis-Strauss, pour leurs peintures de corps.
Bref, on ne cite pas tout ni tout le monde, mais on recommande chaudement l’exposition à qui aime la culture latine-américaine, les oeuvres colorées et les formes géométriques !
Infos Pratiques
Jusqu’au 24 février 2019
Fondation Cartier
261 boulevard Raspail, 75014