
En vous baladant dans Paris, vous passez sûrement tous les jours devant des bâtiments, parcs et ruines vestiges de l’histoire parisienne. On vous raconte tout sur les édifices qui témoignent encore aujourd’hui du passé de la capitale, pour voir Paris d’un nouvel œil.
Les restes des enceintes de protection de la ville
L’enceinte de Lutèce
Vestiges gallo-romains de l’histoire parisienne, les tracés des enceintes de Lutèce sont toujours visibles aujourd’hui sur l’Île de la Cité. Au IVᵉ siècle, la ville de Paris qui s’appelait Lutèce était défendue par des remparts. Mais la ville était bien plus petite… Elle tenait en grande partie sur l’Île de la Cité, qui s’était protégée d’un mur pour compléter la Seine qui l’entouraient déjà. Aujourd’hui, le tracé de ces murs est observable au niveau du 6 rue de la Colombe, ainsi que dans la crypte archéologique de l’Île.
Les enceintes de Philippe Auguste
On fait un bond de quelques siècles en avant, pour se retrouver dans le Paris du Moyen-Âge. Dans son histoire mouvementée, la ville a souvent dû se défendre de ses ennemis. Au fur et à mesure de l’expansion de la capitale, 7 murs ont été érigés. La plus ancienne dont on connaît le tracé exact et quasiment complet est celle construite sous Philippe Auguste, au XIIᵉ siècle. Sur 5 kilomètres de circonférence, le mur faisait le tour de Paris en traversant les actuels 1er, 4ème, 5ème et 6ème arrondissements. Aujourd’hui, la plupart du mur a été absorbé par les constructions parisiennes. Mais plus d’une vingtaine de lieux montrent encore les traces du mur !
Notamment au 9 rue du Louvre :
Et aux terrains de sport des Jardins Saint-Paul :
Les traces de la monarchie à Paris
La colonne de Médicis
Cette colonne de 32 mètres, juste devant la Bourse du Commerce, se tient droite près de Châtelet-Les-Halles. Mais son importance historique est assez exceptionnelle : c’est le dernier vestige existant de l’Hôtel de la Reine, le palais de Catherine de Médicis érigé en 1574. Les astrologues de la reine, qui la conseillaient et présageaient son futur, utilisaient la colonne pour observer les cieux.
Un reste du recensement du XVIIIᵉ siècle
Peu avant que la monarchie ne disparaisse de la capitale, elle a laissé une dernière trace sur les murs de la ville. Une discrète insigne « SG », ornementée de deux fleurs de lys sont des témoins du recensement des rues organisé à la fin du XVIIIᵉ siècle par la couronne. Au-dessus de l’inscription « Rue Bailleul », à l’angle de la rue de l’Arbre-Sec, vous retrouverez cette gravure, ancien signe de la monarchie française.
Et les autres vestiges parisiens…
Le plus ancien graffiti existant dans la capitale
Un certain Nicola s’est amusé à graver son nom sur les murs de Paris. En 1764, il ne savait sûrement pas que son inscription serait définie comme la plus vieille vandalisation de l’espace public retrouvée dans la capitale ! Sur un pilier au niveau du 11 place des Vosges, la gravure « 1764 Nicola » semble être d’époque, selon les historiens.
Des traces de la Révolution Française
Dans le 6ème arrondissement, l’église Saint-Sulpice porte encore les traces de sa transformation temporaire en tant que Temple de la Raison pendant la Révolution. La religion étant tout aussi mal vue que la monarchie à la fin du 18ème siècle, les édifices religieux devenaient des temples dévoués à l’être suprême. Et les inscriptions liées au Roi ou à sa cour étaient effacées. Sur le piédestal du Gnomon de l’église, tous les remerciements adressés au Roi ou à ses ministres ont tout bonnement été effacés, une censure encore visible aujourd’hui.
Le premier restaurant « à la carte » de Paris
« Le Bœuf à la mode », c’est une institution de la restauration parisienne, et peut-être même mondiale. Enfin, était. Ouvert en 1792 par deux frères, le restaurant est le premier à offrir un service « à la carte » à Paris. L’adresse révolutionnaire restera ouverte jusqu’en 1936. Mais si le restaurant a disparu, une partie de l’enseigne reste visible au 8 rue de Valois dans le 1er arrondissement de Paris.
L’ancienne prison au square de la Roquette
La prison de la Petite Roquette était une prison juvénile érigée en 1825. Elle accueillait les détenus âgés de 6 à 20 ans, tandis que la prison voisine, la Grande Roquette, était le lieu désigné pour les condamnés à la guillotine jusqu’en 1899. En 1935, les femmes viennent rejoindre les jeunes détenus. La prison restera en activité jusqu’en 1974, quand elle sera détruite. De l’ancien établissement pénitencier, il ne reste aujourd’hui que l’entrée du square de la Roquette dans le 11ème arrondissement, qui était l’entrée du porche de la prison.