L’îlot de chaleur urbain, c’est ce phénomène qui fait que les villes voient souvent des températures bien plus élevées que les alentours lors d’épisodes de fortes chaleurs. Une sélection d’images satellite permet désormais de les visualiser, et savoir où se mettre au frais !
En 2021, grâce à des données d’une recherche menée par Météo France et le CNRS, le projet MApUCE, nos collègues de Franceinfo réalisaient des cartes impressionnantes révélant la répartition de la chaleur en milieu urbain. En effet, vous l’aurez probablement déjà remarqué l’été, les centre-villes sont souvent plus étouffants que le reste de la ville ou même ses alentours. Cette différence s’explique par les aménagements urbains, qui ont tendance à emprisonner la chaleur plutôt que de la laisser circuler et donc se diffuser, surtout lorsque ces derniers sont rapprochés : on appelle cela l’îlot urbain.
Les grandes chaleurs, cru 2022
Cette année, c’est au tour de la Station Spatiale Internationale de nous aider à visualiser les effets de la canicule sur la capitale avec de nouvelles données satellites. Ces clichés, pris lors du pic de température du 18 juin dernier où Paris a enregistré jusqu’à 40° C, démontrent assez clairement l’importance des zones vertes afin de créer des îlots de fraîcheur, en opposition aux zones exponentiellement chaudes créées par le phénomène d’îlot urbain.
Cette photo de @Paris prise par l’@Space_Station le 18 juin et aimablement fournie par @ESA_fr met en évidence les zones les + chaudes de la capitale un jour de canicule. De quoi nous inciter à adapter la Ville à l’évolution climatique et à planter toujours + #Paris15 @NASA @CNES pic.twitter.com/k6MtZNlT2T
— Mairie du 15 (@mairie15) August 3, 2022
Entre le 1er arrondissement et le bois de Boulogne par exemple, on peut observer des différences de températures allant jusqu’à 10°C. Et comme le démontre la carte ci-dessus, les espaces végétalisés sont systématiquement épargnés par ce phénomène d’îlot urbain : notez les écarts drastiques entre les quartiers de Paris et les parcs de la capitale. En opposition au goudron et aux matériaux industriels qui composent nos constructions urbaines, les sols végétaux des parcs absorbent mieux la chaleur et diffusent surtout leur humidité, faisant effectivement baisser le mercure. La solution est donc de végétaliser nos villes, alors que l’urgence climatique nous fait face. Sans action, en 2050, Paris subira en effet les mêmes étés que l’Australie.