Pour alerter sur les dangers du trafic d’antiquités et d’œuvres d’art sur le patrimoine culturel, le Louvre tient une exposition de saisies uniques, jusqu’au 13 décembre prochain.
Une petite exposition, mais avec beaucoup de sens. La dernière présentation du musée du Louvre ne rassemble que 6 œuvres, mais elles sont représentatives d’un patrimoine immense, et d’une problématique primordiale dans le monde de l’art : le trafic d’œuvres et le marché noir, plus particulièrement dans les pays en guerre. C’est le cas de plusieurs zones du Moyen-Orient actuellement, dont la richesse historique est détruite par les conflits. Certaines œuvres peuvent être sauvées, mais d’autres connaissent un sort tout aussi nocif pour le patrimoine : elles tombent dans des réseaux de trafic d’antiquités. Et ces réseaux financent largement les organisations terroristes opérant sur place. Ainsi, pour sensibiliser le public à ce trafic grave, le Louvre expose 4 œuvres saisies par les douanes venant de Libye, et deux œuvres supplémentaires venant de Syrie.
Les statues libyennes sont des vestiges de l’ancienne cité de Cyrène, datant du 7ème siècle avant J.C. Les bustes et demi-bustes saisis par les douanes en France ont immédiatement été reconnus comme celles ornant à l’époque les temples et nécropoles de la cité antique. Ces sculptures ont probablement été pillées, et sont une preuve de la disparition de ce patrimoine historique millénaire. Les œuvres syriennes sont des reliefs aux motifs byzantins, qui habillaient sûrement de magnifiques palais il y a de cela plusieurs siècles. Un patrimoine déjà quasiment entièrement effacé par les bombes, dont le peu de vestiges restants doit être préservé. Une exposition à voir pour mieux comprendre les enjeux compliqués de la sauvegarde de l’art.
« Sculptures antiques de Libye et de Syrie. Lutter contre le trafic illicite de biens culturels », Musée du Louvre, jusqu’au 13 décembre 2021.
Photo de couverture : ALAIN JOCARD / AFP.