Catharsis, messages sous-jacent, expressions de l’espoir, hommages, satyres sociales, échos à la solidarité, humour ou sarcasme… Autour du monde, de nombreux street-artistes de talent ont exprimé leur vision unique de cette crise sanitaire sans précédent. En cette période de confinement, l’art est toujours là pour nous aider à ouvrir les yeux et à – peut-être – nous rendre meilleurs. En images, nous vous présentons aujourd’hui 30 oeuvres urbaines du monde entier qui se sont emparées du coronavirus, des plus splendides aux plus lourdes de sens. Esthètes, amateurs d’art de rue ou adeptes de spiritualité, et si vous preniez le temps de réfléchir au sens profond de chaque oeuvre ?
1) Combo CK, Paris, France
« Certains héros portent des capes, d’autres portent des masques » a sobrement commenté Combo CK sur Instagram pour parler de son oeuvre murale intitulée « Super infirmière ». Une image qui semble se substituer à mille mots…
2) Catman, Whitstable, Londres
Intitulée « Surhumain » cette sublime oeuvre murale met en scène un médecin visiblement à bout de forces, précédé par une ombre de super-héros. Si notre regard va plus loin, au travers de ce graffiti, l’on pourrait aisément percevoir l’épuisement de nos héros du quotidien, et leur envie – parfois – de baisser les bras. Pour accompagner cette image lourde de sens, le street artiste Catman a ajouté le message suivant « Alors que la ville dormait pendant le confinement la nuit dernière, je me suis caché et j’ai peint cela. Dédié à tout le personnel surhumain en première ligne, travaillant sans relâche pour nous protéger, nous et nos proches » Puissant.
3) Eduardo Kobra, São Paulo, Brésil
Cette image est à notre sens l’une des plus belles de notre sélection… Pour parler de la lutte contre le coronavirus, le street artiste brésilien Eduardo Kobra a décidé de mettre en lumière l’innocence des visages d’enfants du monde, de toutes origines ou religions. « En ces temps d’isolement social nécessaire, il faut avoir foi. Quelle que soit notre situation géographique, notre appartenance ethnique et notre religion, nous sommes unis dans la même prière » a commenté l’artiste sur Instagram. L’essentiel semble ainsi être dit.
4) Banksy, Londres
Nous vous en parlions ici il y a peu… En plein confinement, le pastiche de la Jeune Fille à la Perle de Vermeer alias « La Jeune Fille au tympan percé » de Banksy s’est récemment vu paré d’un masque de protection contre le coronavirus. Est-ce l’oeuvre du plus anonyme des street artistes en personne ou celle d’un autre vandale ? Le mystère demeure pour l’heure entier…
5) Harry Greb, Rome, Italie
Et si le confinement était propice à la réflexion? Dans l’idée de – peut-être – repenser notre monde, l’italien Harry Greb nous invite à la contemplation de son oeuvre, satyre évidente de notre rapport au monde animal. Illustrant une famille bien morne de se voir ainsi emprisonnée à l’heure du confinement, le street artiste renverse la situation. Maintenant, vous comprenez peut-être ce que cela fait d’être « mis en cage » À méditer.
6) Melbournemurals, Melbourne, Australie
Voici incontestablement l’un de nos graffitis favoris de cette sélection… Nommée « Héros sans frontières » cette oeuvre murale des plus fortes réalisée par le collectif Melbournesmurals illustre un médecin représenté tel un ange surplombant le virus, tenant l’humanité à bout de bras…
7) Welin, Copenhague, Danemark
Mi-Shrek mi-coronavirus le Donald Trump du pochoir de Welin prête à sourire. En légende, ce dernier a d’ailleurs rédigé avec malice « Je me déleste de toute responsabilité concernant la peinture de cette oeuvre ». Et toc !
8) Jérémy Syro (Syro One), Metz, France
Parce qu’un peu d’humour ne fait pas de mal en ces temps difficiles ! En France, le street artiste Jérémy Syro a détourné avec humour et talent la quête du Saint Graal d’Indiana Jones, ici remplacé par un rouleau de papier toilette qui vaut de l’or… Ça ne vous rappèlerait pas un peu vos premières courses au supermarché aux prémices du confinement ? Nous si !
9) Himed Stencil, Mexico
L’un des mèmes les plus populaires liés aux comics est celui dans lequel Batman baffe Robin, le jeune prodige. Cette image de Batman giflant son acolyte est rapidement devenue virale, inspirant ensuite de nombreuses parodies. Au Mexique, le street artiste Himed Stencil a substitué Donald Trump à Robin. Semblant littéralement vomir le covid-19, le président américain se prend une volée d’un Batman alors paré d’un masque de protection sur son propre masque. Les surplombant, une chauve-souris qui semble s’être emparé de la mythique couronne de la Statue de la Liberté de New-York. Une mise en abyme de haute volée !
10) Oscar Axo, Mexico
Alors que nous voilà confinés, la nature semble se jouer de nous et reprendre ses droits. Au coeur de ce graffiti signé de l’artiste mexicain Oscar Axo, un petit garçon pourvu d’un masque s’adonne à la pêche, connue pour être ce que l’on appelle un « passe-temps« . Se substituant à l’habituelle canne à pêche censée appâter les poissons : une fleur, butinée par un colibri. Mais quel est donc le message sous-jacent ? Devrions-nous y voir le fait impérieux de préserver la nature plutôt que de l’exploiter à nos fins ? C’est en tous cas les conclusions que nous en tirons chez Paris Secret… À méditer.
11) SWED, France
L’on pourrait aisément placer Swed au rang de portraitiste de l’art urbain. Si la passion qui anime le street artiste français et son incroyable minutie valent à ses portraits le plus grand des réalismes, le nouveau visage qu’il dépeint, pourtant dissimulé derrière un masque, n’en n’est pas moins expressif. Intitulé « Enfant du destin » le nouveau graff de Swed illustre une petite fille pourvue d’un masque de protection, arborant un message d’espoir. Espoir que l’artiste urbain français prône, encore et toujours.
12) Harry Greb, Rome, Italie
Quelle meilleure icone pour illustrer la femme-guerrière par excellence que Black Mamba ? Pour faire écho au combat quotidien de nos infirmières autour du monde, le street artiste Harry Greb a transformé une scène mythique de Kill Bill en représentation de la lutte perpétuelle contre le coronavirus de ces femmes fortes et dévouées. Who run the world ? Girls !
13) Carolina Piteira, Portugal
Pour la réalisation de son oeuvre contemporaine, c’est symboliquement que cette artiste portugaise a utilisé de nombreuses coupures de journaux issues de plusieurs pays, faisant référence à la pandémie mondiale de covid-19. Inspirée par le courage des professionnels de santé, l’oeuvre de Carolina Piteira sera vendue aux enchères. Tous les bénéfices seront reversés à une association visant à lutter contre le coronavirus.
14) Henrique EDMX Montanari, São Paulo, Brésil
« Unis, nous nous tenons, divisés, nous tombons » : telle est l’une des devises des États-Unis. Celle-ci même qu’à choisi Henrique Montanari alias EDMX pour accompagner la photo de sa nouvelle oeuvre urbaine. Visiblement sarcastique, cette citation s’appose au graffiti de l’artiste, où l’on peut voir un enfant et son ours en peluche, au coin, comme punis. Tous deux pourvus d’imposants masques à gaz compte tenu de leur petit visage, ils se tiennent, penauds, à côté d’un sanglant » No Panic« …
15) The Rebel Bear, Glasgow
Afin de mettre des mots sur son pochoir aussi expressif que poétique, le street artiste The Rebel Bear a affirmé « Un jour viendra où les masques pourront être baissés, où les frontières pourront rouvrir et où les connexions pourront se refaire – Espérons-le plus que que jamais. Beaucoup d’amour et prenez soin de vous. » Évoquant l’espoir que nous nourrissons tous, The Rebel Bear en appelle également à notre responsabilité commune concernant les mesures sanitaires recommandées, afin qu’un meilleur futur soit rendu possible.
16) Gleb Kashtanov, Tbilisi, Georgie
En Géorgie, le street artiste Gleb Kashtanov a fait le choix d’un message politique pour parler du coronavirus. Avec son oeuvre intitulée « The shadow play » Gleb Kashtanov met en lumière les zones d’ombres du coronavirus, celles que nous renvoient notre société et nos dirigeants. Pour lui » les cafards se délectent d’être sur scène, alors que le spectateur tremble, horrifié par l’ombre. » Pour conclure, Gleb Kashtanov nous conseille d’attendre l’entracte. Comprendra qui voudra.
17) Gnasher, Royston UK
Pour mettre des mots sur son art mural, le graffeur Gnasher a choisi une légende aussi simple que parlante « Unis… En ces temps troublés… » Car oui, comme le dit l’adage, « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. »
18) Gnasher, Royston, Grande Bretagne
Nombreuses furent les personnes ulcérées par le discours tenu récemment par Donald Trump évoquant les UV et l’ingestion de gel désinfectant en vue de lutter contre le coronavirus. En guise de satyre, le street artiste Gnasher arbore ainsi sur les murs de Royston en Grande-Bretagne cette fresque presque hilarante, mais surtout on ne peut plus parlante… Chapeau l’artiste !
19) Cyril Valade, France
Simple, sans éléments superflus et incroyablement réalisée, l’oeuvre d’art urbain de Cyril Valade alias Onemizer nous va droit au coeur. En légende de la photo de son oeuvre publiée sur Instagram, le street artiste français a délivré un message clair comme de l’eau de roche : « L’amour est la clé »
20) Nello Petrucci, Pompéi, Italie
La famille Simpson est une famille qui parle à tout un chacun. À l’instar d’Homer, Marge, Liza, Bart et Maggie respectant visiblement scrupuleusement les mesures de confinement, l’italien Nello Petrucci appelle les citoyens à rester chez eux, dans l’intérêt de tous. Ouh pinaise !
21) Anat Ronen, Houston, Texas
Au Texas, l’artiste Anat Ronen a paré l’allée de sa maison de ce magnifique trompe-l’oeil illustrant ce que l’on imagine être les mains d’un médecin ou d’une infirmière, formant un coeur. En légende, l’artiste a sobrement commenté « J’envoie de l’amour à tout le monde » Une belle représentation d’amour de son prochain et de solidarité.
22) Hijack, Los Angeles, Californie
« En tant qu’humains, nous aimons penser que nous sommes maîtres de notre propre coin de l’univers. Mais de temps à autre, une entité microscopique vient nous rappeler que nous ne le sommes pas », commente Hijack. Une oeuvre de rue mettant en scène nos soldats d’autrefois parés de nos « armes » d’aujourd’hui qui nous rappelle que rien n’est jamais acquis. À contempler avec beaucoup de soin…
23) Pøbel, Bryne, Norvège
« En ces temps difficiles, j’espère que cette oeuvre véhiculera un message positif et vous apportera de la joie. Soyez prudents et prenez soins les uns des autres« , a écrit le street artiste Pøbel, en légende de son oeuvre baptisée Lovers. Car si l’amour est impérieux lors de cette épreuve sans précédent, il passe aussi indéniablement par le respect et l’altruisme, ceux-là même qui protègent notre prochain, et en particulier nos aînés…
24) Sideco, Suisse
En Suisse, le street artiste Sid a quant à lui souhaité rendre hommage à ces autres héros du quotidien, ceux sans qui notre vie quotidienne serait mise à rude épreuve lors de ce confinement. Avec beauté et réalisme, l’artiste urbain illustre une hôtesse de caisse, s’attelant visiblement à scanner un distributeur de savon paré d’un éminent « merci ». Une belle façon de saluer le courage de ces protagonistes si importants dans notre quotidien.
25) Daniel Cortez, Lima, Pérou
Située près du marché de Magdalena au Pérou, l’oeuvre murale de Daniel Cortez était initialement endommagée avant qu’il n’intervienne à nouveau. Pour se faire, le graffeur a obtenu une autorisation de sortie pour rajouter à sa petite péruvienne rêveuse un masque de protection. Sur son compte Instagram, l’artiste évoque l’art urbain comme un outil de sensibilisation important pour l’être humain. Comme il le dit lui-même, » tout moment de crise est une opportunité » de dépeindre notre société et de donner à réfléchir…
26) Pony Wave, Venice Beach, Californie
Pris le 21 mars 2020 à Venice Beach en Californie, ce cliché porte à notre regard l’œuvre de l’artiste Pony Wave, représentant un couple qui s’embrasse, en dépit de ses masques de protection. Tatoueuse de profession, l’artiste de rue native de la Russie a réalisé ici sa dernière oeuvre en plein air avant le confinement annoncé par le gouverneur de Californie, dans la soirée du jeudi 19 mars 2020.
27) Fake, Amsterdam, Pays-Bas
Pour parler de son nouveau graffiti baptisé « Super Infirmière« , le street artiste allemand FAKE basé à Amsterdam a écrit sur Instagram « J’ai peint cette « ode » aux professionnels de la santé autour du monde ! »
28) RBS, Dakar, Sénégal
À Dakar au Sénégal, cette oeuvre de street art réalisée par RBS Crew Collective a pour vocation d’illustrer les gestes barrières sanitaires pour lutter contre le coronavirus. Symboliquement, le pochoir a été disposé sur les murs l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et de la Faculté de médecine de l’hôpital.
29) Blesea, Cherbourg, France
Le 28 mars dernier, le street artiste français Blesea a souhaité rendre hommage au dessinateur de l’iconique Astérix, Albert Uderzo, parti pour un autre monde à l’âge de 93 ans. Sur les murs de Cherbourg, en guise de catharsis, le street artiste donne ainsi à voir le druide Panoramix dont la Chloroquine semble ici être l’un des nouveaux ingrédients de sa fameuse potion magique, à l’heure du coronavirus.
30) Madrid, Espagne
À Madrid, ce street artiste a détourné une représentation de la Sainte Vierge parée d’un masque, tenant en ses mains l’impitoyable virus. En guise d’auréole : notre planète terre… Une oeuvre de rue qui donne particulièrement à réfléchir en ces temps difficiles.